A la suite de la fuite de mercaptan (1) survenue lundi matin à l'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime), le Parquet a ouvert mardi une enquête judiciaire pour "mise en danger de la vie d'autrui". L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Rouen qui sera assistée d'un office spécialisé dans l'environnement. De son côté, la ministre de l'Ecologie a indiqué vouloir ouvrir une enquête administrative.
Alors que les travaux de neutralisation du gaz ont débuté mercredi vers 1h du matin, à 8h, moins d'une tonne de gaz sur 36 a été neutralisée, a précisé Delphine Batho sur Europe 1. Si elle indique que "la situation est maîtrisée", la ministre estime qu'il faudra "un certain temps" pour colmater la fuite. Elle a évoqué une "négligence ou une faute qui a entraîné cette réaction chimique" mais tend à rassurer les Français : "Il peut y avoir des effets sanitaires légers, gênes, maux de tête ou symptômes passagers, mais il n'y a pas de danger". Un communiqué du ministère souligne que "les concentrations mesurées en sortie de cheminée indiquent que les seuils auxquels sont soumis les riverains sont très en dessous des seuils ayant un impact sanitaire. Le seuil sanitaire est en effet 20.000 fois supérieur à son seuil olfactif, expliquant les désagréments qui ont pu intervenir du fait d'odeurs incommodantes".
Un numéro de téléphone (2) a cependant été mis en service pour répondre aux interrogations la population.
Les émanations, débutées lundi matin dans cette usine de fabrication d'additifs pour lubrifiants, située en zone urbaine et classée Seveso seuil haut, ont été ressenties jusque dans la région parisienne et londonienne. Lundi soir, "un arrêté préfectoral a été pris pour stopper l'ensemble de l'exploitation", a indiqué le ministère de l'Ecologie. L'Ineris a été dépéché dans la journée de mardi pour procéder à des mesures dans le voisinage. La ministre, qui était à Berlin pour le cinquantenaire du traité de l'Élysée, est revenue d'urgence en France dans la soirée.